mardi 27 août 2013

Challenge 3 mois 1 auteur de thrillers


Nbsjof_16 organise le challenge 3 mois 1 auteur de thrillers. Le principe est simple : tous les 3 mois, Nbsjof_16 choisira un auteur de thrillers et nous aurons ces 3 mois pour choisir un ou plusieurs titres que nous devrons chroniquer. Le premier auteur à découvrir du 15 août au 15 novembre 2013 est Franck Thilliez. 
Les catégories :
Juste pour découvrir: 1 livre
Petite curiosité: 2 livres
Envie d'en savoir plus: 3 livres
Grande curiosité: 4 livres
Totalement fan: 5 livres et plus !

Je m'inscris dans la catégorie "Juste pour découvrir", et Franck Thilliez sera une découverte car je n'ai jamais rien lu de lui !

dimanche 18 août 2013

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, Harper Lee


Dans une petite ville d’Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d’office pour défendre un Noir accusé d’avoir violé une Blanche.
Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960 - au cœur de la lutte pour les droits civiques -, connut un tel succès. Il ne suffit pas en revanche à comprendre comment ce roman est devenu un livre culte aux Etats-Unis et dans bien d’autres pays.
C’est que, tout en situant son sujet en Alabama à une époque bien précise - les années 1930 -, Harper Lee a écrit un roman universel sur l’enfance confrontée aux préjugés, au mensonge, à la bigoterie et au mal. Racontée par Scout avec beaucoup de drôlerie, cette histoire tient du conte, de la court story américaine et du roman initiatique.
Couronné par le Prix Pulitzer en 1961, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur s’est vendu à plus de 30 millions d’exemplaires dans le monde entier.

Cette chronique d’une  petite ville du sud des Etats-Unis dans les années 30 est racontée par Scout, une fillette de 8 ans. Son regard naïf de petite fille sait se faire interrogateur, lucide et impertinent.  Scout, orpheline de mère, vit entourée de son frère Jem plus âgé de quatre ans, de son père Atticus, avocat et de Calpurnia, une Noire qui fait office d’employée de maison. Leur vie se déroule dans la douceur du sud des Etats-Unis avec en toile de fond racisme et ségrégation raciale. Et quand Atticus est commis d’office pour défendre un Noir accusé du viol d’une jeune blanche, leur vie va basculer, ils vont être confrontés aux insultes et aux menaces. Et Scout, garçon manqué qui n’a pas vraiment sa langue dans sa poche, va, au travers de ses questions, nous faire évoluer dans ce monde où mesquinerie, bigoterie et lâcheté se côtoient. J’ai particulièrement apprécié le personnage d’Atticus, il est foncièrement honnête, humain, il fait preuve de compassion et il élève ses enfants dans un esprit de tolérance, il les fait s’interroger sur les choses et les gens, il ne les considère pas simplement comme de "gentilles têtes blondes". Drôle, tendre mais aussi cruel,  "Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur" ne laisse pas indifférent, loin de là… Harper Lee nous offre avec ce roman un hymne à la tolérance qui devrait être lu par tout un chacun. Un livre magnifique. 

Coupe-gorge, Carol O'Connell


Central Park West, un quartier huppé de New York. Appelée en urgence par une vieille dame, la police découvre, gisant sur le sol de son salon, le cadavre d'un serial killer. Il s'agit apparemment d'un simple cas de légitime défense. Mais la scène du meurtre, Winter House, est bien connue des médias. Une famille entière y a été massacrée soixante ans plus tôt à coups de pic à glace. Et la respectable septuagénaire qui l'habite n'est autre que la mystérieuse enfant disparue après ce crime jamais élucidé. Brillante et redoutée, l'inspecteur Kathy Mallory est chargée de l'enquête. Pour elle, l'agression n'est qu'une habile mise en scène. Propulsée dans un monde étrange où passé et présent se confondent, la jeune femme est bien décidée à faire parler les fantômes de Winter House...

Après la lecture de "Les âmes de la forêt", j’avais envie de découvrir un peu plus son auteure, Carol O’Connell et je me suis donc plongée dans "Coupe-gorge". Si l’intrigue est bien menée, l’histoire se perd parfois dans les méandres du passé et j’ai eu un peu de mal à la relier au présent. Les personnages sortent réellement de l’ordinaire, entre une vieille dame qui tue un serial killer avec un pic à glace, sa nièce âgée de 40 ans qui se conduit comme une enfant, et les parents de cette dernière, on est face à une galerie de portraits plutôt hétéroclites. Quant aux inspecteurs et le psy chargés de l’enquête, je les trouve un peu trop caricaturaux : Kathy Mallory, la flic sans peur et incontrôlable accompagnée de son acolyte Riker et le psy, amoureux transi de Mallory. Mais le trio fonctionne bien et l’enquête, menée tambour battant nous réserve une fin totalement inattendue. Un polar sympa qui se lit aisément, mais j’ai nettement préféré "Les âmes de la forêt".




lundi 5 août 2013

Retour à Redemption, Patrick Graham


Avocat d’affaires, Peter Shepard a tout pour être heureux : la fortune, une femme belle et aimante, deux petites filles irrésistibles. Pourtant, certains jours, l’angoisse l’étreint à tel point qu’il doit aller s’asseoir sur un banc dans un parc. Toujours le même banc, toujours la même angoisse. Shepard redoute le pire : le big one, ce tremblement de terre dont tout le monde sait qu’il finira par engloutir San Fransisco.
Et le pire advient. Mais ce n’est pas la terre qui a tremblé, c’est le passé qui a ouvert une brèche sous ses pieds et l’a plongé en enfer, dévorant sa famille et le laissant avec l’obligation de se souvenir qu’il y a vingt ans, six enfants s’étaient fait une promesse dans un cachot, afin de repousser les ténèbres. Une promesse qu’il a trahie. Il est temps pour lui de retourner à Redemption.

Superbe road-movie qui entraîne Peter Shepard sur les traces de son passé et nous fait découvrir au fil des pages la vie et les souffrances de six adolescents. Parce qu’une promesse n’a pas été tenue, le présent va devenir l’enfer pour Peter Shepard, on va le suivre pas à pas retourner là où tout a commencé, où 6 adolescents "enfants perdus" ont tout fait pour échapper à leur  propre enfer. Les retours en arrière donnent une intensité sans pareil à cette longue quête, les émotions se bousculent, on s’attache aux personnages et on arrive même à excuser leurs excès. La psychologie des protagonistes est tout en finesse et les retrouvailles des uns et des autres sont à chaque fois un moment fort. Les émotions y sont exacerbées, on passe de la haine à l’amour, de la tristesse au rire, de la tendresse à la violence. Et tout au long des pages, l’angoisse est là, bien présente, qui nous fait dévorer ce livre. Une belle découverte et un auteur qui mérite très largement le détour.



Certaines n’avaient jamais vu la mer, Julie Otsuka


L’écriture de Julie Otsuka est puissante, poétique, incantatoire. Les voix sont nombreuses et passionnées. La musique sublime, entêtante et douloureuse. Les visages, les voix, les images, les vies que l’auteur décrit sont ceux de ces Japonaises qui ont quitté leur pays au début du XXe siècle pour épouser aux États-Unis un homme qu’elles n’ont pas choisi.
C’est après une éprouvante traversée de l’océan Pacifique qu’elles rencontrent pour la première fois celui pour lequel elles ont tout abandonné. Celui dont elles ont tant rêvé. Celui qui va tant les décevoir. 
À la façon d’un chœur antique, leurs voix se lèvent et racontent leur misérable vie d’exilées… leur nuit de noces, souvent brutale, leurs rudes journées de travail, leur combat pour apprivoiser une langue inconnue, l’humiliation venue des Blancs, le rejet par leur progéniture de leur patrimoine et de leur histoire… Une véritable clameur jusqu’au silence de la guerre. Et l’oubli.

Au premier abord, ce livre peut paraître déroutant. En effet, le style de Julie Otsuka est très particulier puisqu’elle emploie le "nous" pour raconter l’histoire de ces Japonaises qui ont émigré aux Etats-Unis après avoir été mariées à des hommes qu’elles n’ont jamais rencontrés, ne les connaissant que par les lettres et photos reçues. Elle nous parle de ces femmes qui ont été choisies parce que "…nous étions presque toutes vierges…" "nous étions dans l’ensemble des jeunes filles accomplies,  persuadées que nous ferions de bonnes épouses". Elles avaient des rêves de vie meilleure. Mais la réalité fut tout autre, leurs maris sans grande éducation, pouvaient se montrer brutaux et contrairement à leurs écrits, ils n’étaient que simples manœuvres, ouvriers agricoles ou employés dans de grandes maisons. Mais ces femmes ont toujours gardé la tête haute malgré une vie dure faite de labeurs et de misères. Elles étaient confrontées au racisme, à la ségrégation et ont vu leurs enfants grandir en reniant leur culture japonaise, américanisant même leur prénom. Mais en dépit de tout, elles resteront dignes tout au long de leur pauvre existence et malgré Pearl Harbour qui marquera leur déportation vers des "centres d’accueil". Et c’est là où le "nous" de Julie Otsuka prend toute sa valeur : il donne une émotion sans pareil au récit de toutes ces femmes et rend inutile l’histoire d’une seule. Sa narration les rend d’autant plus touchantes que toutes ces femmes ont été oubliées par l’Histoire. Je me suis laissée doucement bercée par la musicalité de ce roman magnifique qui m’a émue aux larmes.

Meurtres pour rédemption, Karine Giébel


Indomptable, incontrôlable, Marianne se dresse contre la haine, la brutalité et les humiliations quotidiennes. 
Aucun espoir de fuir cet enfer, ou seulement en rêve, grâce à la drogue, aux livres, au roulis des trains qui emporte l’esprit au-delà des grilles. Grâce à l’amitié et à la passion qui portent la lumière au cœur des ténèbres. 
Pourtant, un jour, une porte s’ouvre. Une chance de liberté. 
Mais le prix à payer est terrifiant pour Marianne qui n’aspire qu’à la rédemption…

Il est certaines expressions qui prennent tout leur sens à la lecture d'un roman, et là, celle qui me vient à l'esprit c'est "Bienvenue en enfer !", car l'enfer commence dès la première page et ne s'achèvera qu'avec la fin de l'histoire. Marianne, arrêtée pour meurtres à 19 ans a été condamnée à perpétuité. On la retrouve en prison à 21 ans et on plonge avec elle dans un univers carcéral fait de violences au quotidien, violences physiques mais aussi humiliations de toutes sortes. Dans cet univers, il ne vaut mieux pas avoir de faiblesses, car la plus petite faille est exploitée pour vous avilir encore et encore. Alors Marianne refuse de se soumettre aux règles et là, elle doit affronter la haine des autres détenues et des matons, elle doit supporter les brimades et les coups, et oublier toute fierté. Mais quand on est comme Marianne, addicte à la drogue et que le seul moyen de s’en procurer c’est de payer avec son corps, elle s’y contraint, mais seul son corps se soumet. Elle prend sa force dans la violence ambiante mais aussi dans sa propre violence qu’elle n’arrive pas toujours à canaliser et qui l’entraînera dans des situations d’où elle ne pourra pas sortir indemne. Mais malgré tout ça, on ne peut pas la haïr, au contraire, au fil des pages, on souffre avec elle, on pleure avec elle et on hait toutes ces personnes qui, parce qu’elles ont un peu de pouvoir, se permettent les pires ignominies.
Si Marianne est si forte, c’est qu’elle a cette capacité à s’évader par la pensée rien qu’en entendant le bruit des trains le soir dans la nuit, ce bruit rassurant et lancinant qui l’invite au voyage, même si elle sait que jamais elle ne pourra prendre l’un d’entre eux… Il y a bien sûr d’autres personnages très importants qui gravitent autour de Marianne, tous ne sont pas des monstres, certains ont su malgré tout garder un peu d’humanité, ils essaient de lui démontrer qu’elle n’est pas "mauvaise" comme elle s'en persuade jour après jour. Et quand on vient lui proposer au parloir de la prison, la liberté en échange de nouveaux assassinats, ce qui lui vient à l’esprit c’est "Une tueuse. Voilà tout ce qu’elle représentait, tout ce qu’elle était." Est-ce que  la liberté a un sens à ce prix ? Et est-elle prête à le payer ?
On ne sort pas indemne de ce roman, trop d’émotions nous envahissent, on vit au rythme de Marianne et lorsqu’arrive la fin, on se prend un dernier coup, mais pas des moindres…
Merci à Licorne de m'avoir prêté ce livre et surtout, merci à Bookenstock d’avoir organisé ce challenge qui m'a permis de découvrir une auteure magistrale, et "Meurtres pour rédemption" est un véritable coup de cœur. 







Nouveau Challenge "Thrillers et Polars"

Petit rappel : le challenge "Thrillers et Polars" organisé par "Les lectures de Liliba" est reconduit. Il a commencé le 5 juillet 2013 pour se terminer le 5 juillet 2014.
Comme l'an passé, Lili vous propose 3 catégories :
> Touriste planqué : 8 thrillers ou polars au choix
> Téméraire du dimanche : 15 thrillers ou polars au choix
> Même pas peur : 25 thrillers ou polars au choix
Pour plus d'infos : http://liliba.canalblog.com/archives/2013/07/04/27563894.html
Je reste toujours fidèle à "Téméraire du dimanche"et si je peux faire mieux, on verra…
Bonne lecture à toutes et tous !