samedi 17 novembre 2012

Les enfants de cendre, Kristina Ohlsson


Au milieu d'un train bondé, une petite fille disparaît. En dépit d'une centaine de témoins potentiels, personne n'a remarqué quoi que ce soit. Sa mère était descendue sur le quai pour passer un coup de fil, et n'a pu regagner le train à temps. Affolée, elle a alerté les contrôleurs qui ont gardé un oeil protecteur sur l'enfant endormie. Pourtant, à l'arrivée en gare de Stockholm, la fillette s'est volatilisée. On ne retrouve que ses chaussures sous la banquette... Une équipe de police, assistée par l'enquêtrice Fredrika Bergman, est chargée de l'affaire. Mais quand l'enfant est découverte dans le nord de la Suède, morte, les mots « non désirée » inscrits sur le front, le dossier se transforme en cauchemar : un tueur impitoyable est dans la nature, et la petite Liliane n'est que la première d'une longue liste...

Dès les premières pages de ce livre on sait que l’on va se retrouver face à l’horreur… Le point de départ peut paraître banal pour un thriller : la disparition d’une enfant. Mais il n’en ait rien, bien au contraire, cette disparition va nous entraîner dans une spirale infernale. L’enquête nous mène de fausses pistes en rebondissements, et ce, jusqu’à la fin. Les personnages qui constituent l’équipe chargée de l’enquête ne sont pas de super héros, bien au contraire. Alex Recht, flic depuis plus de vingt-cinq ans est le chef de cette équipe, sa solide réputation le met au premier plan de toutes les enquêtes de disparition d’enfants, mais derrière cette façade se cache un homme qui a des moments de doute et qui s’interroge, aussi bien sur le plan professionnel que personnel, cette faiblesse le rend très attachant. Quant à Peder Rydh, il est en admiration devant Alex et cherche à lui plaire. Il n’est pas très ouvert, imbu de sa personne et se laisse envahir et dépasser par ses problèmes personnels. Fredrika Bergman, elle, est la nouvelle de l’équipe et elle n’est pas très bien acceptée de ses deux collègues masculins, car elle n’a pas commencé au bas de l’échelle, elle a fait l’université et est trop « cérébrale » pour eux. Pourtant, c’est grâce à son esprit d’analyse que l’enquête avance vers de nouvelles pistes. Un accident dans sa jeunesse a fait voler en éclats tous ses rêves et lui a forgé une personnalité que l’on juge froide au premier abord, mais au fil des pages, on s’aperçoit que ce n’est qu’une façade qui cache toutes ses souffrances et ses doutes.
Les chapitres, courts, donne un style dynamique à l’ouvrage et l’intrigue est menée de main de maître. On ne s’ennuie pas un seul instant, les fausses pistes succèdent aux rebondissements, et si le coupable n’a pas de « personnalité propre », il est présent à chaque détour de page et nous glace d’effroi.
En résumé, un livre à lire sans aucune modération et s’il est le premier de Kristina Ohlsson, j’ai hâte de me plonger dans « La fille au tatouage », le second opus mettant en scène Fredrika Bergman.

Un mot sur l'auteur
Kristina Ohlsson, jeune auteure surdouée, est analyste pour la Police nationale suédoise. Elle a aussi travaillé au ministère des Affaires étrangères en tant qu'experte du Moyen-Orient. Elle partage son temps entre ses missions dans la police et l'écriture des enquêtes de Fredrika Bergman.





vendredi 9 novembre 2012

Une place à prendre, J.K Rowling


Bienvenue à Pagford, petite bourgade en apparence idyllique. Un notable meurt. Sa place est à prendre… Comédie de mœurs, tragédie teintée d'humour noir, satire féroce de nos hypocrisies sociales et intimes, ce premier roman pour adultes révèle sous un jour inattendu un écrivain prodige.


N'ayant jamais lu d'Harry Potter, je pense avoir eu lecture objective : je n'avais pas d'éléments de référence et je n'attendais rien de particulier du nouveau roman de J.K. Rowling. Mais que dire de ce livre ? Le début est long, très long et il faut bien avouer que j'ai été tentée d'arrêter ma lecture mais j'ai persévéré pour voir où tout ça pouvait me mener. Tout d'abord les personnages : ils sont nombreux, trop peut-être… Pas évident de s'y retrouver dans cette galerie de portraits. Que ce soit les adultes ou les adolescents, on se retrouve confrontés aux côtés les plus antipathiques de l'être humain, leurs bassesses et leurs faiblesses sont mises en exergue sans aucune concession. Même si tous les personnages sont liés les uns aux autres d'une façon ou d'une autre et si leur description sonne plutôt juste, je me demandais où voulait en venir l'auteure avec toute cette noirceur. De page en  page, on les découvre un peu plus égoïstes, un peu plus pervers, un peu plus lâches… J'attendais l'élément qui allait déclencher quelque chose, j'imaginais un scandale du style "la fille cachée de", ou "le fils caché de"… mais rien, je suis restée sur ma faim.  Le dénouement est étonnant, mais pas dans le bon sens du terme : pourquoi une telle fin ? Pour moi elle n'a apporté qu'un peu plus de noirceur au roman mais sans pour autant "conclure" l'histoire.  Je regrette aussi que le côté "so british" ne ressorte pas plus de ce roman, il pourrait se passer dans quelle petite ville de province de France ou de Navarre… Heureusement le style de J.K. Rowling est fluide et l'ensemble se lit aisément.

Note : 11/20
Lecture dans le cadre des matchs de la Rentrée Littéraire 2012 de Price Minister que je remercie.
http://www.priceminister.com/offer/buy/171949684/une-place-a-prendre-parution-le-28-09-2012-de-j-k-rowling.html