jeudi 30 mai 2013

L'hypnotiseur, Lars Kepler


Erik Maria Bark, un psychiatre spécialisé dans le traitement des chocs et traumas aigus, a longtemps été l’un des rares véritables experts de l’hypnose médicale. Jusqu’au jour où une séance d’hypnose profonde a mal, très mal tourné. Sa vie a frôlé l’abîme et, depuis, il a promis de ne plus jamais hypnotiser. Dix années durant, il a tenu cette promesse. Jusqu’à cette nuit où l’inspecteur Joona Linna le réveille. Il a besoin de son aide. Josef, un adolescent, vient d’assister au massacre de sa famille. Sa mère et sa petite sœur ont été poignardées, mutilées et dépecées sous ses yeux. Le corps lardé de centaines de coups de couteau, Josef vient d’être hospitalisé, inconscient et en état de choc. Mais il est le seul témoin du carnage et Joona Linna, pris dans une course contre la montre, veut l’interroger sans tarder. Car tout indique que l’assassin est maintenant aux trousses de la sœur aînée de Josef, mystérieusement disparue. Et pour lui, il n’y a qu’une façon d’obtenir un quelconque indice de l’identité du meurtrier : hypnotiser Josef. Tandis qu’il traverse un Stockholm plus sombre et glacial que jamais, Erik sait déjà que, malgré toutes ses protestations, il brisera sa promesse pour tenter de sauver une vie. Ce qu’il ne sait pas, c’est que la vérité que porte Josef va changer sa vie. Que son fils est sur le point d’être enlevé. Et qu’en réalité, c’est pour lui que le compte à rebours vient de commencer. Intrigue implacable, rythme effréné, richesse et complexité des personnages, écriture au cordeau, tout concourt à faire de L’Hypnotiseur un thriller unique. La première enquête de l’inspecteur Joona Linna fait date.

J’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire, je trouvais qu’il y avait trop de longues descriptions, que le rythme n’était pas assez soutenu. Et puis je me suis laissée portée par l’intrigue, et là, je n’ai pas pu lâcher le livre. 
Les personnages sont très complexes avec une très forte personnalité. On voit Erik, le psychothérapeute, se débattre avec ses addictions, il essaye de retrouver la confiance de sa femme Simone et d’être le père que son fils rêve d’avoir. La relation qu'il entretient avec Simone a été fragilisée par l'infidélité d'Erik par le passé mais l'enlèvement de leur fils Benjamin les oblige à s'apprivoiser à nouveau, à se refaire confiance, pour être sûrs d'avoir une chance de retrouver Benjamin. De l’autre côté, on trouve Joona Linna, le flic entier, qui suit son instinct, qui ne lâche jamais prise. Et au milieu, deux enquêtes et pas des moindres : le massacre de toute une famille et l’enlèvement de Benjamin. Si au départ, les deux enquêtes semblent liées, elles continuent l’une en parallèle de l’autre. Le passé prend le pas sur le présent, et l’intrigue s’installe peu à peu, emportant le lecteur dans les profondeurs de la folie humaine. Les descriptions des scènes d’hypnose collective donne de la densité à l’intrigue, la tension entre les personnages est omniprésente. On attend avec impatience de voir les patients entrer dans leur « maison hantée » pour essayer de comprendre comment et pourquoi ils sont arrivés là tant ils sont effrayants dans leur « folie ». Lars Kepler nous entraîne sur de fausses pistes, nous laissant pantelants sur le bord de la route pour mieux nous emporter vers une fin sanglante.
Ce thriller écrit à quatre mains (Lars Kepler est le pseudonyme du couple d’écrivains Alexander et Alexandra Abudoril) est la première enquête de Joona Linna et j’attends avec impatience la seconde à paraître.



Les Lames, Mo Hayder


Depuis qu’une adolescente des environs a été retrouvée assassinée, la ville de Bath est en proie à la panique. Sally ne peut s’empêcher de trembler pour sa fille de quatorze ans, Millie, qu’elle élève seule. Car la jeune fille est en danger.
Elle subit le chantage d’un dealer qui lui réclame une somme faramineuse. Pour l’aider à rembourser sa dette, Sally, jusqu’alors femme au foyer, accepte de devenir la gouvernante d’un homme richissime à la tête d’un empire pornographique.
C’est pour elle le début d’une descente aux enfers dans laquelle sa soeur Zoe, inspecteur de police à Bath avec qui elle n’est plus en contact depuis des années, s’apprête à la rejoindre.
Grande manipulatrice, Mo Hayder maîtrise à la perfection fausses pistes et rebondissements et offre à son lecteur un thriller captivant, parsemé de visions d’horreur.


Tout commence par la disparition d’une jeune fille de bonne famille et les répercussions de cette disparition ne se font pas attendre… Dans l’entourage immédiat de la jeune fille, on s’aperçoit vite que la réalité n’a rien à voir avec les apparences. Et puis, la question se pose de savoir jusqu’où peut aller une mère pour sauver son enfant. Car Sally, qui jusqu’à présent jouait le rôle que tous attendaient d’elle, bonne mère, bonne épouse, se retrouve après son divorce, confrontée à la vraie vie et à partir de là, son existence va prendre un tournant qu’elle ne pouvait même pas imaginer. Elle doit faire face à des individus qui n’ont aucun état d’âme et qui lui laissent entrevoir un monde bien loin de son univers. Tout ça pourrait paraître banal, mais Mo Hayder sait entourer le tout d’une noirceur absolue qui fait sombrer le quotidien et les personnages dans le glauque et le sordide. Le second personnage phare du roman est Zoe la sœur de Sally, la détective en charge de l’enquête sur la disparition. Zoe est un flic totalement amoral, qui ne soucie ni des règlements ni de ceux qui tentent de les faire appliquer. Elle est autodestructrice et ne peut avoir un comportement « normal » avec les hommes en particulier, et le reste du monde en général. Sally et Zoe ne se côtoient plus depuis plusieurs années car entre elles existe un lourd passif familial qui s’est enlisé au fil du temps dans les « non-dits ». Sally admire Zoe et Zoe se sent coupable d’un fait qui s’est déroulé quand elles étaient enfants, mais surtout ce qui domine leur relation, c’est l’incompréhension et cette enquête va leur permettre de se retrouver et de se comprendre. Le plus de leur relation, c’est que l’enquête se suit du côté de Zoe et de celui de Sally, nous entraînant dans une spirale qui fait froid dans le dos. Les autres personnages qui gravitent autour d’elles, que ce soit le pornographe, le garde-chasse, le dealer ou encore le collègue de Zoe, nous entraînent sur de fausses pistes sans jamais nous faire lâcher prise. Du grand art à chaque page ! Quant à la fin, c’est le summum : c’est diabolique à souhait et j’ai refermé le livre glacée d’effroi !
Si Les Lames n’est pas aussi sanglant et gore que la majorité des romans de Mo Hayder, c’est un thriller sans temps morts, qui captive de la première à la dernière page. A ne pas rater !