mercredi 23 janvier 2013

Avant d'aller dormir, S.J. Watson




À la suite d'un accident survenu une vingtaine d'années plus tôt, Christine est aujourd'hui affectée d'un cas très rare d'amnésie : chaque matin, elle se réveille en croyant être une jeune femme célibataire ayant la vie devant elle, avant de découvrir qu'elle a en fait 47 ans et qu'elle est mariée depuis vingt ans. Son dernier espoir réside dans son nouveau médecin, Ed Nash. Celui-ci lui a conseillé de tenir un journal intime afin qu'elle puisse se souvenir de ce qui lui arrive au quotidien et ainsi reconstituer peu à peu son existence. Quand elle commence à constater de curieuses incohérences entre son journal, ce que lui dit son entourage et ses rares souvenirs, Christine est loin de se douter dans quel engrenage elle va basculer. Très vite elle va devoir remettre en question ses rares certitudes afin de faire la vérité sur son passé... et sur son présent.


« La chambre à coucher est étrange. Inconnue. Je ne sais pas où je me trouve, ni comment je suis arrivée ici. Je ne sais pas comment je vais rentrer à la maison. » C’est sur ces mots que commence le roman, et avec ce début, le long chemin de Christine pour tenter de retrouver la mémoire. Suite à un accident, elle est devenue amnésique, chaque matin, lorsqu’elle se réveille, elle a oublié qui elle est. Chaque matin, elle se pose la même question : qui est cette femme trop vieille d’une vingtaine d’années qu’elle voit dans la glace. Et qui sont ces personnes qu’elle côtoie au quotidien, son mari d’abord, Ben, toujours à ses côtés après toutes ces années et prêt à lui ré-expliquer chaque jour son passé ; puis son psy qui lui conseille d’écrire un journal. C’est ce journal qu’elle relit chaque jour qui va l’aider à avancer mais aussi lui faire douter de ce qui l’entoure, elle commence à croire que Ben lui ment ou qu’il « arrange » la vérité… que son psy n’est peut-être pas aussi sincère qu’il y paraît… et puis il y a ces flashs qui surgissent du passé : est-ce de vrais souvenirs ou est-ce des souvenirs qu’elle s'invente ? Avec toutes ces interrogations, l’auteur met en marche une machine diabolique qui nous entraîne dans les affres du doute et de l’angoisse. On s’attache à Christine dès les premières lignes et on lutte avec elle dans sa recherche de savoir qui elle est et comment elle en est arrivée à cette vie qui ne lui appartient pas, et ce, jusqu'à la dernière page du livre. Je dois bien avouer que cette fin m'a scotchée, je n’avais rien vu venir… Et même après la dernière page tournée, je n'ai pas décroché tout de suite, encore sous l'emprise de ce suspens psychologique.  
Pour un premier roman, c’est un coup de maître, et j’ai hâte de voir arriver le prochain ! Encore merci à Licorne de m’avoir conseillé ce livre, ce fut un réel plaisir de lecture !

dimanche 13 janvier 2013

Le Prédicateur, Camilla Läckberg




Dans les rochers proches de Fjällbacka, le petit port touristique suédois dont il était question dans La Princesse des glaces, on découvre le cadavre d'une femme. L'affaire se complique quand apparaissent, plus profond an même endroit, deux squelettes de femmes...
L'inspecteur Patrik Hedström est chargé de l'enquête en cette période estivale où l'incident pourrait faire fuir les touristes et qui, canicule oblige, rend difficiles les dernières semaines de grossesse d'Erica Falck, sa compagne.
Lentement, le tableau se précise : les squelettes sont cer­tainement ceux de deux jeunes femmes disparues vingt-quatre ans plus tôt. Revient ainsi en lumière la famille Hult, dont le patriarche. Ephraïm. magnétisait les foules accompagné de ses deux petits garçons. Gabriel et Johannes, dotés de pouvoirs de guérisseurs. Depuis cette époque et un étrange suicide, la famille est divisée en deux branches qui se haïssent.
Alors que Patrik assemble les morceaux du puzzle, on apprend que Jenny, une adolescente en vacances dans un camping, a disparu. La liste s'allonge...

C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai retrouvé les protagonistes de « La Princesse des glaces ». Cette fois-ci, Camilla Läckberg met l’accent sur le personnage de Patrick et des autres policiers de Fjällbacka, laissant Erica en retrait, car cette dernière, enceinte plus++, ne participe pas directement à l’enquête. Un autre personnage est nettement moins présent, c’est Mellberg, et la mésaventure dont il est la victime est un délice…
L’intrigue démarre sur les chapeaux de roue avec la découverte de trois cadavres de femmes, un récent et les deux autres beaucoup plus anciens, suivie par la disparition d’une adolescente, le tout sur fond d’été, de touristes et de canicule. Toute l’histoire va se dérouler autour d’une même famille qui est divisée : d’un côté, les membres les plus aisés et ayant pignon sur rue, et de l’autre, la « mauvaise graine »… Cette famille cache de sombres secrets qui ne datent pas d’hier et tout tourne autour de la personnalité du grand-père Ephraïm, le prédicateur, et des actes qu’il a pu accomplir par le passé… Et ces actes entraînent une répercussion sanglante dans le présent… Les indices sont dévoilés avec parcimonie, nous entraînant d’une piste à l’autre, sans jamais nous dévoiler le fin mot de l’histoire et les rebondissements sont légions, nous entraînant sans temps mort jusqu’au dénouement final. Et pendant ce temps, Erica se bat avec ses soucis de fin de grossesse, avec l’invasion de cousins, s’incrustant pendant les vacances ; si elle n’a plus le premier rôle « d’enquêtrice », elle est le lien avec le quotidien, avec la banalité des choses, ce qui permet à Patrick de rester ancrer dans la réalité et de ne pas se laisser envahir par la violence de son enquête.
Encore une fois, l’intrigue et la psychologie des personnages sont travaillées au plus juste, nous offrant un suspens du début jusqu’à la fin du roman, sans jamais nous lasser. A lire sans modération !