dimanche 29 juin 2014

Blue Jay Way, Fabrice Colin


Julien, un jeune Franco-Américain, devient le précepteur de Ryan, fils de la romancière Carolyn Gerritsen 
et de son ex-mari, le producteur Larry Gordon. À Blue Jay Way, villa somptueuse qui domine Los Angeles, Julien est confronté aux frasques du maître des lieux et à une jeunesse dorée qui a fait de son désoeuvrement un art de vivre. Séduit par ce mode de vie délétère, il noue une relation amoureuse avec l’épouse de Larry, Ashley. Lorsque celle-ci disparaît mystérieusement, c’est le début d’un terrible cauchemar : morts violentes, mensonges, trahisons et manipulations se succèdent. Fabrice Colin nous offre un roman profondément contemporain, qui dresse le portrait d’une époque où réalité et fiction ont irrémédiablement partie liée. Los Angeles est le cadre idéal de cette palpitante descente aux enfers.

Blue Jay Way, le titre d’une chanson des Beatles, a été écrite par George Harrison subjugué par le panorama irréel de Los Angeles et c’est aussi le nom de la villa démesurée du nouvel employeur de Julien, jeune Français vivant aux Etats-Unis. Envoyé à Los Angeles par Carolyn Gerritsen, une écrivain dont il est totalement fan, il doit assurer le poste de précepteur auprès de son fils, Ryan, jeune junkie représentatif de cette jeunesse dorée, qui n’a aucun repère, et pour qui "sexe, drogue and rock’n roll" est la seule façon de vivre. Et Julien va se laisser happer par la ville des mirages et les habitants de cette maison, succombant à la débauche de luxe et des rencontres faciles. Mais quand une starlette dont il est l’amant est retrouvée assassinée, il sait qu’il est le suspect idéal, surtout que les morts violentes et les disparitions se succèdent à un rythme effrené. Cette Cité des Anges va devenir démoniaque et la descente aux enfers va commencer inexorablement pour lui… et pour le lecteur.
Seul petit bémol, la mise en place de l’intrigue et des personnages est un peu longue, et on s’y perd parfois, mais le style de Colin nous raccroche et Blue Jay Way devient un page-turner d’une efficacité redoutable.


lundi 9 juin 2014

La nuit des corbeaux, John Connolly


Dans les profondes forêts du Maine, les corbeaux attendent, comme toujours, dans le sillage des prédateurs...
À Pastor’s Bay, Randall Haight tente de refaire sa vie. Enfant, il a assassiné une fillette, mais dix-huit ans de prison n’ont pas effacé sa faute. Les lettres anonymes s’amoncellent depuis son retour. Engagé pour en trouver l’auteur, le privé Charlie Parker découvre un client trouble et une ville livrée à ses démons. Une jeune fille vient en effet de disparaître. Et le coupable semble tout trouvé...

On retrouve de nouvelles aventures de Charlie Parker, personnage récurrent de Connolly. Policier de son état, il a démissionné lorsque sa femme et sa fille ont été sauvagement assassinées et s’est reconverti en détective privé. Ces assassinats le hantent et il vit désormais séparé de sa nouvelle compagne et de leur petite fille, de peur d’attirer sur elles "le mauvais œil" et de les mettre en danger. C’est le loup solitaire par excellence, aux méthodes parfois peu orthodoxes et qui a le chic de s’attirer régulièrement des ennuis avec la police locale et accessoirement, le FBI. 
L’histoire se déroule dans le Maine, à Pastor’s Bay petite ville bien tranquille, jusqu’au jour où une jeune fille de 16 ans, Anna Kore, disparaît sans laisser de trace. Avec cette disparition, Randall Haight, un habitant apparemment sans histoire, risque de voir sa vie totalement chamboulée si l’on découvre que lorsqu’il avait 14 ans, aidé d’un complice, il a assassiné une jeune adolescente noire. Lui et son complice ont purgé leur peine et sont ressortis libres, avec une nouvelle identité et pris un nouveau départ. Même s’il a payé sa dette, il sait que les soupçons vont peser sur lui et que d’anonyme, il va devenir le principal suspect et une proie pour les médias… Surtout que son passé le rattrappe car un corbeau lui envoie des photos de son crime passé et préférant ne pas contacter la police, il fait appel à une avocate, Aimee Price. Cette dernière engage Charlie Parker pour qu’il fasse la lumière sur le maître-chanteur, peut-être lié à la disparition d’Anna. Mais pour Charlie, c’est une enquête délicate, qui le renvoie à son propre drame et qui le plonge dans le doute quant à l’innocence de son client. Et lorsqu’il débarque dans la petite ville, il est accueilli fraîchement, non seulement par la police locale, mais également par le FBI qui surveille l’oncle d’Anna Kore, figure de la mafia irlandaise locale. Charlie Parker fera appel une nouvelle fois à ses deux accolytes pour l’aider à résoudre cette enquête qui l’emmènera au bout de lui-même, à la limite du bien et du mal.
L’intrigue est prenante de bout en bout, Connolly sait semer des indices tout en nous attirant sur de fausses pistes. Il nous plonge dans une atmosphère oppressante qui frôle le fantastique et le dénouement est des plus surprenants. Avec cette "Nuit des corbeaux" John Connolly nous offre une fois encore un polar diablement efficace à ne pas manquer.



Mon blog reprend du service après des vacances irlandaises et qui mieux que John Connolly, le Dubliner par excellence, pour m'accompagner dans ce périple, surtout que je n'avais plus rien lu de lui depuis la création de ce blog… Let's go !

dimanche 1 juin 2014

Jumelles, Saskia Sarginson


Isolte et Viola sont jumelles. Inséparables dans leur enfance, elles sont aujourd’hui des adultes très différentes : Isolte est rédactrice dans un magazine de mode et partage la vie d’un photographe en vue ; Viola, détruite par l’anorexie, se consume peu à peu sur un lit d’hôpital. Les deux sœurs se parlent à peine. Pourquoi leurs chemins ont-ils pris des directions si différentes ? Quelle tragédie les a séparées ? Alors qu’elles tentent de démêler les fils du souvenir d’un été enfoui dans leur mémoire, les terribles secrets de leur passé remontent à la surface, menaçant de bouleverser leurs vies à jamais.

Isolte et Viola sont jumelles, elles ont passé leur enfance dans le Suffolk avec leur mère, ancienne hippie, toutes trois sont liées de façon fusionnelle, les jumelles vivent en totale liberté. Un jour elles rencontrent John et Mickael, des jumeaux livrés à eux-mêmes, entre une mère soumise à un mari violent et une sœur qui passe sa vie devant la télé. Tous les quatre vont devenir inséparables et profiter de cette liberté pour faire les quatre cents coups. Cette enfance nous est racontée par les retours en arrière que font tour à tour Isolte et Viola, peu à peu on découvre ces enfants et cette vie où elles sont libres et heureuses. Au décès de leur mère, elles sont recueillies par leur tante, et leur vie va changer. Si Isolte essaie de rentrer dans le moule et faire ce que l’on attend d’elle, Viola ne se sent pas apte à cette vie-là, elle la rejette et devient anorexique. Et aujourd’hui, on découvre deux jeunes femmes que tout oppose : Isolte partage sa vie entre travail et petit-ami alors que Viola est totalement associale et passe son temps à entrer et sortir de l’hôpital. Quand Isolte perd son travail, elle décide de retourner sur les traces de leur passé commun et là on découvre, peu à peu, que l’impensable s’est produit et la tragédie va ressurgir dans les mémoires. Il faudra attendre les toutes dernières pages pour savoir ce qui s’est passé. Ces retours en arrière nous permettent de comprendre les réactions du présent et de cerner les personnalités de Viola, rebelle et écorchée vive et d'Isolte, si sûre d'elle en apparence. L’auteur nous fait entrer dans la vie de ces deux sœurs, elle nous fait découvrir peu à peu leur histoire et son style très fluide, nous fait ressentir leurs émotions et partager leurs sentiments. Un très joli premier roman qui se lit sans aucune lassitude du début à la fin.

Merci à http://lespipelettesenparlent.blogspot.fr/ grâce à qui j'ai découvert ce livre gagné sur leur blog lors de leur "concours anniversaire", merci !