jeudi 14 février 2013

La maison en pain d'épices, Carin Gerhardsen



La Suède est frappée par une série de meurtres barbares. Seul point commun entre les victimes, leur âge : 44 ans. À première vue ces personnes ne se connaissaient pas, mais à mieux y regarder, leurs chemins se sont bel et bien croisés, il y a longtemps, dans la petite ville de Katrineholm. À l'époque, tous fréquentaient la même école. Et le souffre-douleur de la classe s'appelait Thomas Karlsson. Aujourd'hui, Thomas est un homme effacé, asocial, aigri et... toujours en vie. Autant dire le coupable idéal. Surtout qu'il a été aperçu rôdant près du domicile des victimes. Thomas l'avoue, il nourrit encore de la rancune, beaucoup de rancune même, à l'encontre de ses anciens tortionnaires. Seulement ce n'est pas lui qui les a tués, il le jure ! Ils l'ont pourtant roué de coups, humilié, insulté, tyrannisé... Ils ont brisé sa vie. Alors si ce n'est pas lui, qui ? Qui avait un meilleur mobile pour les assassiner ?

Les premières pages font froid dans le dos, tant de cruauté chez des enfants paraît inconcevable, et pourtant… Ce début de roman laisse entrevoir une histoire haletante. Ensuite on retrouve ces enfants à l’âge adulte et là, l’intrigue se met en marche. Mais malheureusement, elle ne tient pas toutes ses promesses, loin s’en faut. Les meurtres succèdent aux meurtres, l’enquête de police n’apporte aucun suspens, celui qui paraît suspect n’est pas coupable bien sûr et peu à peu on devine le dénouement… Une histoire secondaire vient se greffer sur l’intrigue principale : l’enquête que mène Petra Westman pour confondre un violeur en série qui utilise « la drogue des violeurs ». Au cours de cette enquête on prend plaisir à la suivre dans ses recherches, c’est une femme têtue qui veut aller jusqu’au bout, même si elle doit y laisser sa carrière. Dommage que cette  intrigue ne soit que secondaire, car elle donne un rythme au roman. Malheureusement, la conclusion qui y est donnée m’a laissée dépitée, j’attendais un rebondissement qui, même s’il a été suggéré, n’est pas arrivé.
Un autre personnage tire son épingle du jeu : c’est Thomas Karlsson, le principal suspect. C’est une ombre qui passe de page en page, semant un doute raisonnable sur sa non-culpabilité. Avec lui on voit les ravages causés par une enfance saccagée par les sarcasmes et la violence perpétrée par des enfants sur celui qui devient au fil du temps leur tête de Turc. Quant au personnage principal, Sjöberg, je trouve qu’il manque de charisme, son personnage n’est pas assez approfondi, c’est un flic qui se débat entre sa vie personnelle et sa vie professionnelle, on se lasse vite de ses déboires familiaux. Mais le plus perturbant à mon avis, c’est le journal du tueur, il y décrit tous les sévices qu’il inflige à ses victimes, c’est trop gore à mon goût. Si j’ai lu les deux premiers « récits », j’ai passé systématiquement les suivants, c’était trop pour moi.
En résumé, un livre qui laisse un goût amer quand arrive la dernière page, mais comme c’est le premier d’une trilogie, souhaitons que les suivants seront « un cran au-dessus ».



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