L'inspecteur
Simon Serrailler profite de vacances bien méritées à Taransay, petite île
sauvage à l'ouest de l'Écosse, après une difficile opération pour le compte du
BIVR (Brigade d'intervention volante rapide), quand il est rappelé en urgence à
Lafferton par sa supérieure. Deux prostituées ont été retrouvées étranglées, et
le temps qu'il revienne, une troisième est portée disparue. S'agit-il de
l'œuvre d'un pervers et de meurtres en série ? Est-on en présence d'un nouveau
Jack l'Éventreur ou ces disparitions n'ont-elles rien à voir les unes avec les
autres ? Quand, à leur tour, la femme du nouveau doyen de la cathédrale puis
une jeune mère de famille qui se rendait à son travail en bicyclette manquent à
l'appel, le mystère s'épaissit. Chaque piste mène à une impasse, la police
piétine dans ses enquêtes et la population de Lafferton exprime une peur et un
mécontentement, croissants, relayés, bien sûr, par les médias. Serrailler se
retrouve propulsé au cœur même de l'enquête, lorsque Cate, sa propre sœur, devient
la cible du meurtrier...
C’est avec
plaisir que j’ai retrouvé Susan Hill et son personnage fétiche Simon
Serrailler. Dès les premières pages, je me suis replongée dans mes dernières
vacances en Ecosse, je ne connais pas l’île de Taransay, mais son descriptif
m’a fait penser à l’île de Skye… Revenons à Simon Serrailler. Le voici à
nouveau confronté à une enquête qui vient chambouler la tranquillité de la
petite ville de Lafferton. Des prostituées sont tuées, une femme « bien
sous tous rapports », la femme du doyen de la cathédrale, disparaît et une
mère de famille sans histoire est à son tour assassinée. Beaucoup d’éléments à
mettre en place ! Apparaissent également deux nouveaux flics : Ben
Vaneck et Steph Mead, l’un admirateur sans faille de Simon Serrailler et la
seconde, plutôt blasée. On retrouve également Cat, la sœur de Simon, qui se
remet doucement mais pas sûrement du décès de son mari, on la voit souffrir,
douter, essayer de se projeter dans l’avenir… Son personnage a plus d’épaisseur
que dans les précédents opus, sa fragilité la rend encore plus attachante…
Quant à Simon, il reste fidèle à lui-même : bon flic, mais manquant
toujours de confiance en lui, doutant de ses capacités à être un bon frère, un
bon fils, un bon oncle… quant à être un bon compagnon ou mari… là, c’est une
autre histoire.
Si j’ai
bien retrouvé le style de Susan Hill et l’atmosphère so british qu’elle donne à
ses ouvrages, j’ai été un peu déçue de la façon dont elle conduit
l’intrigue : ça manque de rythme, de rebondissements, de suspens. Elle
laisse la part belle à une chronique sur Lafferton et ses habitants, reléguant
l’enquête policière au second plan. Et si elle nous entraîne dans une
certaine direction avec un suspect "idéal", elle ne nous convainc
pas vraiment et on voit la fin arrivée sans grande conviction, les doutes sur
le véritable assassin deviennent des certitudes au fil des dernières pages… Un
personnage tire son épingle du jeu, c’est celui de Abi, une des
prostituées : on côtoie son quotidien et les difficultés auxquelles elle est confrontée, elle est extrêmement attachante dans son espoir de "pouvoir
quitter bientôt"
cette vie qu’elle mène pour offrir à ses deux enfants une vie meilleure…
Meilleur…
ce n’est pas le terme que j’emploierai pour qualifier ce roman de Susan Hill,
il est un peu trop "mou" à mon goût et n’entre pas dans la lignée
de tout ce qu’elle a écrit auparavant.
Mais elle n’en reste pas moins une auteure que je continuerai à
suivre !
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